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Et pourquoi pas ?

13 décembre 2007

De Marseille à Aubagne

Quelques photos de Marseille vu de chez moi...
                   Des souvenirs pour certain, un aperçu pour d'autres...

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Belle case avec pour nom de code Breutin, mais perchée au troisième étage,  comme tout cela ne me paraissait pas très naturel, j'ai troqué mom perchoir contre un lopin de terre... Au coeur d'une petite ville provençale aux couleurs communistes; va pour Aubagne !

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24 octobre 2007

conte du Bénin

... Un conte pour petit et grand écrit par Aurélien BIO JACQUES :

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Un homme vivait dans un village. Il avait une femme et un enfant, un tout petit garçon. L'homme était pauvre, très pauvre. C'est difficilement qu'il parvenait à nourrir sa famille. Il vivait au jour le jour. L'homme faisait tout pour élever son enfant, afin que ce dernier grandisse, devienne fort et travaille mieux pour les nourrir.

Mais l'enfant, une fois grand, refusa complètement de travailler au champ. Il n'aidait pas son père. Chaque matin, il se levait et allait s'amuser derrière les cases du village où il trouvait un malin plaisir à chasser les oiseaux. Il était oisif et paresseux. Dans le village, tout le monde s'étonnait de lui. Certains voisins, ayant pitié du vieil homme, aidaient souvent le couple par des dons en ignames, manioc, etc... Tout le village se cotisait et nourrissait ce vieux couple et chacun se disait que lorsque l'enfant serait en âge de se marier, il finirait par se contraindre au travail et s'occuperait de ses parents.

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Même grand, le garçon ne se départit jamais de son habitude. Toujours, il était à chasser les oiseaux tandis que ses parents mouraient de faim.

Il était derrière les cases du village quand un jour il vit un vieillard qui passait, tenant un beau cheval blanc.
- Bonjour, sage homme ! dit le garçon
- Bonjour, répondit le vieillard.
- C'est ton cheval qui me plaît, je veux que tu me le donnes, reprit le jeune homme.
- D'où viens-tu mon fils ? dit le vieillard.
- Je suis du village.
- Que fais-tu ? Quel est ton métier ? reprit le vieux.
- Je ne fais rien, père, je n'ai pas de métier.
- C'est donc mon cheval que tu veux ?
- Oui, répond le garçon.
- Bon, je vais te le donner. Mais prends garde, ne le vends à personne, même pas à ton père. Tu le vendras seulement à celui qui te dira : " Que la bonté des âmes de nos ancêtres soit avec toi ".

          

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Le garçon prit le cheval, remercia le vieil homme, puis se mit en route pour la maison. En route, il croisa une des vingt femmes du chef du village. Celle-ci, remarquant la beauté du cheval blanc, courut aviser son mari en ces termes :
- Chef, j'ai vu un cheval très beau. Il faut que tu l'achètes. Sinon, je divorcerai et m'en irai rester chez mes parents.

Or, c'était la femme préférée du chef. Il ordonna donc à ses notables d'aller lui appeler le propriétaire du cheval. Les notables allèrent chez le pauvre homme et lui dirent :
- Le chef veut ton cheval, père.
- Il n'est pas à moi, répondit le vieux, il est à "Homme-sans-champ".

Vu l'oisiveté de ce fils, les villageois avaient fini par lui attribuer un surnom, celui de "Homme-sans-champ". Ainsi, pour désigner l'enfant, afin que tout le monde sache de qui il s'agissait, il fallait utiliser ce pseudonyme. Son nom de naissance était totalement ignoré de tous.

Donc, on fit appel à "Homme-sans-champ". Il vint, tenant son cheval, et suivit les notables jusqu'à la maison du chef. En les apercevant, le chef dit :
- "Homme-sans-champ", j'achète ton cheval. Combien le vends-tu ?
- Si tu veux l'acheter, chef, c'est bon. Je le vendrais le prix que tu voudras.
- Et bien, je te l'achète à cinquante calebasses
(une calebasse = 500 cfa = 1 euro)
- Je suis d'accord, répondit le jeune homme.

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Le chef prit le cheval, remit cinquante calebasses à "Homme-sans-champ" et se tut. Le jeune homme reçut la somme et attendit que le chef lui dise : "Que la bonté des âmes de nos ancêtres soit avec toi". Mais le chef ne le dit pas. Au contraire, le chef s'étonna de l'attitude du jeune homme et lui demanda :
- Mais, qu'attends-tu encore ? J'ai déjà acheté ton cheval, va-t'en donc !
- Chef, reprit le jeune, je ne le vends plus. Reprends tes cinquante calebasses et rends moi mon cheval.
Le chef s'énerva, souffla, gronda, tempêta et rendit le cheval à l'enfant.

Déjà, dans le village, les rumeurs couraient : "Homme-sans-champ" a refusé de vendre son cheval au chef. Désormais, ses parents mourront de faim. Ce jeune homme est sans pitié pour ses parents. Avec cinquante calebasses, il aurait pu les nourrir pendant vingt lunes. C'est un maudit enfant.

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Dans le village, dans les groupes, dans les familles, au champ comme au marigot, on ne parlait que de "Homme-sans-champ" et de son cheval. Il devint le sujet de conversation préféré.
Partout, on parlait de lui, critiquait son oisiveté, sa paresse et on enviait la beauté de son cheval.
Ainsi, la beauté de son cheval traversa les forêts et les fleuves et parvint aux oreilles du roi de Soubouroukou qui fit appel au jeune homme et lui dit :
- Voilà trois lunes que j'entends parler de ton cheval. Il est vraiment beau. Je sais aussi que tes parents sont pauvres et que tu es encore célibataire. C'est pourquoi, je veux acheter ton cheval à deux milles calebasses. Je suis persuadé qu'avec une telle fortune, tu pourras améliorer votre condition de vie et surtout tu pourras immédiatement prendre à la fois deux femme en mariage.
- Merci, honorable Roi, vos paroles me comblent de joie. Achetez donc mon cheval.

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Le roi compta deux milles calebasses qu'il remit au garçon. Il reçut la somme et ne bougea pas d'un pouce. Il attendait toujours que le roi ajoute : " Que la bonté des âmes de nos ancêtres soit avec toi". Il était là à attendre quand le roi lui demanda :
- Mon fils, qu'attends-tu ? As-tu quelque chose à me dire ?
Alors, l'enfant prit son courage à deux mains et dit :
- Honorable Roi, je regrette. Je ne peux plus vendre mon cheval. Rendez-le moi.
- Ça alors, gronda le Roi, maudit sois-tu ingrat. Tu mourras et tu n'auras aucune sépulture. Les vautours se disputeront ta dépouille. Maudit soit ton présent et ton futur. Va-t'en impoli.
- Roi, c'est mon cheval, je suis libre de le vendre à qui je veux, répondit l'enfant.

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Reprenant son cheval, il s'en retourna chez lui. Il marcha des lunes et des lunes à travers monts et vallées. Il était enfin à deux collines de son village lorsqu'il rencontra un palefrenier qui revenait de son champ. Ce dernier l'arrêta et lui dit :
- Bonjour, jeune homme. Quel beau cheval tu as ! Laisse-le moi, je te l'achète. Mais je n'ai rien à te donner, prends donc ces herbes là que j'ai sur le tête ; c'est le prix de ton cheval et que la bonté des âmes de nos ancêtres soit avec toi.
En entendant ces derniers mots du palefrenier, l'enfant prit les herbes, lui remit le cheval et rentra chez lui.

Pendant ce temps, dans son village, les railleries allaient bon train. Tout le monde se moquait de lui. Même sa mère, déjà mise au courant du refus de son fils à l'offre du roi de Soubouroukou, se lamentait. Elle regrettait même de l'avoir mis au monde. Comble de malheur, elle pleurait quand, soudain, elle vit son enfant apparaître. Il n'avait plus son cheval avec lui, mais portait sur sa tête une grosse botte d'herbes.
- "Homme-sans-champ" où emmènes-tu ces herbes ? demanda sa mère.
- Ce sont mes herbes. J'ai échangé mon cheval contre les herbes que tu vois là.
La mère s'évanouit aussitôt. Elle n'en pouvait plus. C'était trop. Refuser de vendre un cheval à deux milles calebasses, pour l'échanger contre une pauvre botte d'herbes ; vraiment il fallait être fou pour agir ainsi. Même un dément ferait mieux.

Dans le village, le chef interdit aux villageois de porter aide au maudit couple. Ainsi, tous ceux qui, jusqu'à présent, donnaient des îgnames, du manioc, des haricots, du mil ou du sorgho aux pauvres vieux, cessèrent leur aide.

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Les malheurs de ce couple devinrent nombreux. Un jour, le vieil homme devint aveugle, complètement aveugle.

Et les jours s'en furent et les lunes passèrent. On oublia l'affaire de "Homme-sans-champ". Celui-ci, comme toujours, courait derrière les oiseaux. Le village vivait dans la paix. Chacun s'occupait de son champ. Les filles, à la queue leu leu, allaient au marigot en chantant. Le soir, au clair de lune, derrière les hangars, se rencontraient les amoureux. Tandis que le vieillard, seul dans sa chambre, fumant sa pipe, conversait avec les ancêtres défunts. La vie du village suivait son cours normal, quand, un jour, survint un grand froid. Ce jour-là, personne ne put sortir de sa chambre. Il faisait si froid qu'on entendait même claquer les dents du coq.  Les oiseaux se cachèrent au fond de leur nid. Au loin, on entendait le rugissement des lions qui faisaient l'éloge du soleil.
- Viens Soleil, Roi des combats, guerrier indomptable. Tends ton arc, décroches tes flèches et atteins en plein coeur ce froid qui nous garde dans nos tanières.
Où a-t'on jamais vu un cabrin au pays des hyènes ? Le soleil ne parut point et le froid s'accrut.

Dans sa chambre, le père d"Homme-sans-champ" grelottait. Il grelottait si fort que, pour réchauffer sa chambre, "Homme-sans-champ" alla prendre un peu de ses herbes et les enflamma. Dès que la fumée des herbes eut touchée les yeux de son père, celui-ci retrouva la vue. Alors toute la famille se mit en joie : ils chantèrent et dansèrent jusqu'à la nuit. Enfin, quand s'endormit 'Homme-sans-champ", un ancêtre vint lui dire :
- Aujourd'hui, je te donne le pouvoir de guérir. Désormais tu guériras tous ceux qui ont perdu la vue. Pour ce faire, il te suffira de prendre un peu de ces herbes que tu brûleras. Dès que la fumée touchera les yeux de l'aveugle, ce dernier guérira.

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Et l'ancêtre repartit dans son pays et "Homme-sans-champ" se réveilla. Le lendemain, son père sortit et alla saluer le chef du village. Arrivé chez le Chef, il dit :
-Bonjour, Chef.
- Mais qui me salue là ? N'est-ce pas le père de "Homme-sans-champ" ? Comment se fait-il que tu vois, tu étais pourtant bien aveugle ?
- Oui, je vois. Et c'est "Homme-sans-champ" qui m'a guéri. Si tu en veux la preuve, emmènes-nous un aveugle et nous le guérirons.

Or, la tante du chef était aveugle depuis bien longtemps. Le chef emmena celle-ci chez "Homme-sans-champ". Le jeune fit ce que lui avait conseillé son ancêtre et la tante guérit sur le champ.

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Le chef fut tellement heureux de voir la guérie qu'il disparut des lieux et n'y revint qu'avec un troupeau de cent boeufs, trois cents chèvres grasses, dix jeunes filles mûres (c'est à dire en âge de se marier), trois milles calebasses qu'il donna à "Homme-sans-champ" pour lui manifester sa reconnaissance, Puis, il dit :
- Je te donne aussi la moitié de mes terres.

Alors, "Homme-sans-champ" devint riche, son père et sa mère aussi. On ne l'appela plus "Homme-sans-champ" car ses champs s'étendaient sur des plaines et des plaines.
Ainsi devint grand guérisseur un jeune garçon oisif.

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Note de l'auteur :

Il faut dire tout de suite que ce conte ne fait pas l'apologie de la paresse et de l'oisiveté. Bien au contraire. Les méandres du récit nous montrent comment, en pays Yora, l'on devient grand guérisseur.
Que dis-je ? On ne devient pas guérisseur, plutôt on naît guérisseur pour le devenir avec l'âge. Mais avant d'avoir conscience de tous les pouvoirs que les ancêtres vous confèreront, vous devez d'abord être éprouvé, passé par des phases initiatiques.

La première épreuve de "Homme-sans-champ" fut celle de voir souffrir son père en quête du pain quotidien sans pouvoir l'aider. En conséquence, il récolta le nom railleur de "Homme-sans-champ". Or en pays Yora, un homme qui n'a pas de champ est moins qu'un chien et personne ne lui donnera sa fille en mariage. Donc, il connaitra ainsi les malheurs du célibataire.

La deuxième épreuve fut celle de la tentation de l'argent. Pour obéir au vieillard inconnu qui lui donna le cheval, "Homme-sans-champ" refusa les cinquante calebasses du chef. Il résista encore à la tentation de l'argent quand le roi Soubouroukou lui tendit deux mille calebasses. Il supporta encore les railleries et insultes acerbes.

La troisième épreuve fut le désarroi de sa mère.
C'est après ces trois épreuves que les ancêtres consentirent à lui donner les pouvoirs. Ils profitèrent, du moins ils firent venir un grand froid (car ils sont puissant les ancêtres, après "Tchansawa", Dieu, viennent les ancêtres) et lui révélèrent ses pouvoirs (le guérisseur reçoit ses pouvoirs la nuit, au moment où il dort).

Fin.

21 octobre 2007

Bonne arrivée !!

Bonne arrivée, c'est ce qui se dit et se vit en Afrique.

Là c'est sur mon blog que je vous reçois, aussi pour communiquer,

créer et
garder du lien... et être à la page !

Je ne sais pas trop où je veux vous emmener, on verra bien...

Certainement un peu en Afrique, c'est un moyen de ne pas la quitter

et j'espère être aussi lue d'amis là-bas, un peu chez moi, à Marseille,

un peu à droite à gauche !

Alors voilà, pourquoi pas aussi un espace pour mes neveux et

nièces... et autres enfants curieux.

Voili voilou, bonjour chez vous

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